«Je suis attachée à la lutte contre les inégalités. Je veux que le dispositif permette d'ouvrir un plus large champ des possibles pour cette jeunesse martiniquaise qui le mérite bien », déclare Marie-Thérèse Casimirius, conseillère exécutive en charge de l'éducation, dans le cadre de la présentation mardi (11 juillet) du renouvellement du dispositif d'aides aux étudiants et aux élèves, acté par l'Assemblée lors de la séance plénière du 29 juin dernier. Un moyen pour la collectivité de réitérer son engagement envers l'éducation. À ce titre, diverses aides qui existaient déjà vont être renforcées, tandis que de nouvelles ont fait leur apparition. « Les aides concernent les grandes écoles mais aussi l'élargissement du volet social, ce qui augmente le budget de 28%, avec une estimation à 9 millions », indique Marie-Thérèse Casimirius. En effet, le phénomène de paupérisation des étudiants est réel et impacte bien souvent le suivi des études, voire les résultats aux examens. L'occasion pour elle de saluer l'engagement des salariés de la collectivité qui, depuis la cyberattaque « n'ont pas limité leur travail à l'instruction d'un dossier, mais sont allés jusqu'au bout en traitant l'aspect financier. » À ce titre, un nouveau site internet (www.spot.mq) a été créé pour permettre aux futurs étudiants de déposer leurs dossiers. Et dans un souci de ne pénaliser personne, la CTM conserve la possibilité de déposer le dossier en version papier. Un point toutefois à ne pas négliger, le respect des délais de dépôt des documents. Marie-Thérèse Casimirius précise que la rigueur, voire une intransigeance sera appliquée concernant les délais de traitement. 

Des modèles à suivre

Il s'agit là, pour la conseillère exécutive, d'une prise en compte de l'étudiant dans sa globalité, qu'il reste en Martinique ou qu'il décide de partir quand son choix d'étude n'est pas dispensé sur place, d'où ce soutien financier repensé. « Nous souhaitons en plus de la médecine, de l'aéronautique, que ce soit dans toutes les disciplines que les Martiniquais aillent se former, se spécialiser... mais surtout qu'ils reviennent servir leur pays. » Sur ce volet, une des nouveautés du dispositif qui s'intitule « la bourse d'engagement de retour au pays » consiste à favoriser le retour des étudiants martiniquais partis se former dans le domaine de la santé à l'extérieur. « Cette action concerne le secteur de la médecine pour l'instant parce que cela répond à la demande de jeunes en études de médecine », explique Marie-Thérèse Casimirius. Cette aide d'un montant annuel de 14 400 euros engage les étudiants, comme son nom l'indique, à revenir exercer en Martinique dès la fin de leurs études. À peine annoncé, le dispositif fait déjà des émules. « Nous commençons à être sollicités par des jeunes qui sont intéressés, au Canada et dans l'Hexagone. Cela signifie que le dispositif sera étendu et de manière plus large ». Par ailleurs, la conseillère exécutive en charge de l'éducation ne cache pas sa surprise quant à l'évolution dans le choix des études. « Des jeunes Martiniquais sont partis étudier le commerce international, la diplomatie internationale par exemple. Dans le cadre de la coopération caribéenne nous avons besoin de ces jeunes diplomates. Il nous faut leur donner la possibilité de revenir pour travailler pour leur pays. C'est donc dans ce cadre que nous voulons étendre ce champ, car avant, les aides se limitaient jusque-là, uniquement au territoire hexagonal, alors que nous avons beaucoup de jeunes qui partent au Japon, aux Îles Canaries, en Angleterre ».  Pour donner sa chance au plus grand nombre, certaines aides sont cumulables et la période d'accompagnement a été étendue jusqu'à cinq ans.

NB : Le dépôt des demandes se fait du 15 juillet au 30 septembre 2023. En dématérialisé via le site web www.spot.mq pour les aides pour études supérieures / prêt pour études supérieures / bourses sanitaires et sociales. Le dossier est téléchargeable sur le site internet. Maintien des dépôts « papier » pour les autres aides. Un délai de 15 jours est accordé pour compléter le dossier. Les bourses culturelles sont désormais étudiées en Commission d'aide aux étudiants. Cette dernière est l'unique compétence pour toutes les demandes (en situation particulière, étudiant de plus de 30 ans, étudiants étrangers...)